[vc_row][vc_column][vc_column_text]
Article écrit par Jean-Luc Masson et paru dans le Paysan Lorrain du 11 novembre 2016
17 500 emplois en production sur dix ans dans le Grand Est
Les acteurs de l’emploi, de l’installation et de la formation étaient pour la première fois réunis dans une configuration Grand Est, le 3 novembre. Ce lieu de concertation permet notamment d’appréhender les perspectives d’installation sur la grande région, en anticipant au mieux les besoins de formation y afférant.
Panorama
Le Comité régional emploi installation-formation (Creif) constitue une instance «non officielle» qui réunit tous les acteurs de ces trois domaines d’investigation, en lien avec l’agriculture. Il tenait sa première réunion dans sa nouvelle configuration Grand Est, le 3 novembre à Laxou. Le lorrain Gérard Renouard, vice président de la Chambre régionale d’agriculture, préside ce lieu d’échanges. Il était notamment entouré de Steven Thénault, directeur formation et apprentissage de la Région Grand Est, de Max Louette, chef du Service régional de la formation et du développement et de Marie-Claude Briet, membre du bureau de la Chambre régionale d’agriculture (Crage) et vice-présidente du Creif.
Rendez-vous des compétences
La mise en place de la nouvelle Région date du 1er janvier dernier. L’année 2016 a été mise à profit pour réfléchir au futur contrat de plan de développement de la formation et de l’orientation professionnelle, a indiqué Steven Thénault. Un document de méthode a été élaboré au sein du Comité régional de l’emploi, de la formation et de l’orientation professionnels (Crefop). Dans le cadre des futurs contrats d’objectifs territoriaux, «nous avons l’ambition de piloter la formation dans une logique transversale», poursuit le directeur régional. Des rendez-vous des compétences seront organisés dans les territoires avec les entreprises «afin d’entendre en direct les problématiques qu’elles rencontrent». Ensuite, la Région adoptera un plan sectoriel et territorial pour «acheter des formations». Steven Thénault insiste sur «l’importance de la mutualisation» qui doit permettre d’optimiser les ressources. Et de citer par exemple les lycées fermés à certaines époques de l’année et qui peuvent mettre à disposition des équipements. L’aspect transfrontalier sera pris en compte avec la perspective de développer des formations pouvant permettre d’accéder à des emplois en dehors des frontières du Grand Est. La Région s’est investie dans le plan «500.000 formations de plus pour l’emploi». Elle est l’une des plus avancées dans ce dispositif, avec 75.000 entrées en formation depuis le début de l’année. «Mais ce n’est pas avec des crédits exceptionnels que l’on finance des projets pérennes» prévient Steven Thénault. Le chef du Service régional de la formation et du développement (Srfd), Max Louette, a dressé un rapide bilan de la rentrée scolaire. Les effectifs se situent à 9.556 élèves ou étudiants, soit une baisse de 1,5 % sur des données de septembre. Plusieurs éléments d’explications : la chute dans les classes de collèges (- 10 %) qui pénalisent notamment les Maisons Familiales ; des affectations post-troisième en baisse de 3,5 % ; une évolution positive dans les classes de Bac, en particulier en première ; des effectifs en hausse en Btsa, mais cette évolution est trompeuse car un tassement est observé sur les classes d’entrée. Max Louette a ensuite abordé le sixième schéma prévisionnel national des formations. Sont notamment contenus dans les orientations : le «produire autrement et la place des exploitations agricoles», et la mise en oeuvre de politiques éducatives dans le domaine de l’insertion, de l’éducation citoyenne, du numérique éducatif et de l’éducation transfrontalière.
Départs massifs en retraite sur dix ans
Sur le dossier emploi, l’auboise Marie-Claude Briet a décrit les trois objectifs menés en partenariat entre la Crage et la Commission paritaire régionale de l’emploi (Cpre) Grand Est : observatoire-prospective ; promotion des métiers et formation ; accompagnement des exploitations en fragilité à travers le dispositif Reagir. Une approche prospect ive fait apparaître des départs massifs (30.500) à la retraite sur la période 2015-2025, dans le secteur de la production agricole du Grand Est. «Le chiffre de 17.500 emplois nets à pourvoir est avancé» synthétise Christine Seracchioli, chargée de mission à la Chambre régionale. Le fruit de cette étude, conduite avec le concours de l’école de LaSalle-Beauvais, sera restitué lors d’une journée régionale de l’emploi, le 2 décembre à Somme-Vesles, dans la Marne. Ce forum réfléchira à l’accompagnement des emplois dans le futur, pour permettre le renouvellement des générations. Le président de la Cpre, l’alsacien Joseph Lechner, a fait part de la sollicitation de la Direccte pour la mise en oeuvre d’un nouvel Edec (Engagement de développement de l’emploi et des compétences) sur la période 2017-2018. Trois motivations légitiment, selon lui, ce dossier : «créer de la valeur dans les exploitations et les filières ; consolider les filières ; préserver les ressources naturelles». Et six axes de soutien sont préconisés : le renouvellement des actifs ; l’adaptation des modes d’organisation du travail ; l’accès de chacun au droit à la formation ; la transmission des exploitations et des savoir-faire ; la sécurité et la santé au travail ; l’aide au très petites entreprises, à travers le diagnostic relations humaines.
400 Dja en 2016
Dernier champ d’investigation du Creif, celui de l’installation- transmission. Un comité régional a été installé sur le sujet le 2 octobre (le Crit), rappelle Xavier Colson, le directeur de la Chambre de la Meuse. En 2014, le Grand Est comptait 41.820 chefs d’exploitation. Le rythme des départs annuels a été de 1.700 entre 2012 et 2014. Deux tiers ont été compensés par de nouvelles affiliations, dont un tiers avec les aides. «Nous ne parvenons pas au renouvellement. Il y a un véritable enjeu à attirer des jeunes hors cadre familial, tant pour s’installer que pour devenir salarié» souligne Xavier Colson. Les dispositifs d’accompagnement sont très encadrés, poursuit Christophe Isaia, conseiller spécialisé à la Chambre des Ardennes. Les Points accueil installation (Pai) ont accueilli 1.165 personnes en 2015, dont un quart non issues du milieu agricoles et 319 femmes . 528 plans de professionnalisation ont été agréés et 421 validés. 491 jeunes ont suivi le stage 21 heures et 350 Dja ont été octroyées, pour un montant moyen de 19.300 €. En 2016, toutes ces statistiques sont à la hausse et l’on table sur 400 Dja. Le montant global de ces Dja, financées à 80 % par le Feader s’est élevé à 6,7 millions d’euros en 2015. Si on y ajoute les aides prodiguées par les anciens Conseils régionaux, on totalise 9,7 millions d’euros. En 2017, le Pidil sera remplacé par l’Aita (Accompagnement pour l’installation et la transmission en agriculture). Christophe Isaia, en détaille les six volets : accueil porteurs de projets ; conseil à l’installation ; préparation à l’installation ; suivi du nouvel exploitant ; incitation à la transmission hors cadre familial ; communication et animation.
[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row]